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Parcours d'automne (par Sylvie).

Les couleurs de l'automne donnent au jardin du Palais royal, à Paris, une magnifiscence exceptionnelle. C'est une bonne occasion pour revisiter cet ensemble construit au XVII ème siècle selon la volonté de Richelieu, d'autant plus qu'une série de sculptures en pierre de Volvic s'y déploient pour quelques semaines encore, révélant à la fois la densité de cette matière grise et opaque plus connue comme matériau de construction que comme médium d'artiste et, par contraste, les fines arcades des galeries qui l'entourent et les rondeurs foisonnantes des alignements de tilleuls.                                                                                                      

Thierry Courtadon est un tailleur de pierre auvergnat, artisan-artiste choisi pour promouvoir cette roche volcanique et faire inscrire la chaine des Puys au patrimoine mondial de l'Unesco. Il a su tirer de cette matière aride une amabilité saisissante en multipliant les contrastes: l'opaque et le transparent, le rugueux et le lisse, le flexible et le rigide, le tranchant et le contondant, la fantaisie et compact...avec des titres évocateurs. Voilà quelques exemples. De gauche à droite:1) Agripper,2) Entrouvrir, 3)Onduler, 4)Gribouiller...

20151105_163824 Agripper.jpg20151105_163607_resized- Entrouvrir.jpg20151105_164002 Onduler.jpg20151105_163309- Gribouiller.jpg Deux artistes contemporains ont déjà laissé des empreintes durables dans la cour du Palais. Témoins d'une époque pas si lointaine, leurs oeuvres se revoient avec intérêt et plaisir: les 2  fontaines d'art cinétique de Pol Bury, (1985) avec leurs boules d'acier miroitantes qui reflètent l'environnement mais dont manque, hélas aujourd'hui le mouvement originel (5) ;  et, par delà les critiques qu'elles ont suscitées à l'époque de leur installation ( 1986), les  260 20151105_162403 Fontaine.jpg20151105_162122 colonnes Buren.jpgcolonnes noires et blanches de Daniel Buren (6), un travail in situ propre  à transformer le lieu et interroger les passants. Beaucoup s'interrogent encore, mais les enfants adorent.

A quelques pas de là, au sortir du jardin, place Colette, la station Palais royal a troqué, en 2000, à l'occasion du centenaire du métro de Paris, les volutes Art Nouveau de Guimard pour les guirlandes d'alu et de verre de Murano de Jean Michel Othoniel. (7). Ce "kiosque des noctambules" forme un dôme multicolore comme le bouquet final d'un feu d'artifice.

Un peu plus loin la pyramide du Louvre de Ming Pei vaut, à elle seule, contemplation. (8) A la nuit tombée, tel un éclair éblouissant, elle est traversée d'un trait de néon rouge incandescent comme de la foudre, oeuvre de Claude Lévèque, en place jusqu'au 25 janvier 2016.

20151105_162008- Metro Palais royal.jpg20150813_144847.jpgIl ne faudrait pas quitter "le ventre" de la ville sans aller voir l'avancement des travaux du Forum des Halles, le Paris de demain et sa canopée, ou revisiter l'église Saint Eustache, à ses côtés, contemporaine du Palais royal. On y découvre dans un renfoncement à droite, une "vie du Christ", petit triptyque gravé, en bronze et patine or, du peintre américain Keith Haring (1958-1990), proche de la figuration libre, des graffeurs, et connu pour son art pop. Campés d'un trait  sûr dans une composition fourmillante, les petites silhouettes anonymes toutes semblables, cernées d'une ligne souple et continue, caractéristiques de cet artiste, expriment avec fraicheur les grands thèmes de la foi chrétienne et, sans doute, les préoccupations spirituelles d'un homme mort prématurément du sida. (9). Les petits bonshommes évoquent la multitude humaine aussi bien que les participants de la vie du Christ; et le bébé, forme récurrente chez Haring, le petit Jésus.

N'oubliez pas de cliquer sur sur les images pour les voir en grand.

 

 

 

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