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  • La villa Vassilieff, lieu d'art et de recherche (par Sylvie).

    Niché dans une impasse verdoyante de l'avenue du Maine (photos 1 et 2), l'atelier de Marie Vassilieff a été un des foyers des avant-gardes du début du XX ème siècle jusqu'en 1913 puis le siège du musée du Montparnasse jusqu'en 2013. Il renait aujourd'hui avec le soutien de Bétonsalon, un centre d'art et de recherche, pour offrir aux artistes et aux chercheurs un lieu inédit de rencontres, d'hébergement, d'échanges et d'expositions qui s'interroge sur le rôle et l'usage du patrimoine. Il est libre d'accès.

    1.villa_vassilieff-vue-de-lentree-2.jpegla-villa-vassilieff,M304933-baie.jpgLa villa Vassilieff a ouvert ses portes mi-février avec l' exposition "Groupe Mobile"(jusqu'en juillet) qui propose une immersion dans le Fonds Marc Vaux, peu connu des non initiés mais d'une grande richesse et conservé au Centre Pompidou depuis la mort du photographe en 1971. Cet ancien charpentier a photographié les artistes actifs à Paris des années 20 à la fin des années 60, plus de 6000, pas seulement leurs oeuvres mais aussi leurs lieux de travail, leurs rencontres, tout cela répertorié, empilé, en boites, un matériau inestimable (plus de 250.000 plaques de verre) dont l'exploration permet un nouveau regard sur le contexte de production et les récits historiques qui leurs sont attachés. A côté de quelques noms d'artistes connus, Modigliani, Zadkine..., la plupart des autres n'ont pas laissé de traces sur le marché de l'art mais ils témoignent des bouleversements à la fois artistiques et politiques dont Paris a été le théâtre. La villa a choisi de montrer des oeuvres trouvées dans ces ateliers, une façon de s'éloigner de la tradition académique et de repenser notre rapport aux oeuvres et aux idées. Par exemple des créations d'artistes indiens ayant séjourné à Paris dans les années 20 qui ont contribué à la naissance d' un art indien moderniste à Bombay.

    Villa V. atelier P.R.-bs-2016-vv-groupe-mobile-103-1e16d.jpgLe Pernod Ricard Fellowship a apporté son soutien à la Villa Vassilieff. Il participe de sa démarche dans l'esprit cosmopolite et convivial de l'ancien atelier en offrant chaque année pour trois mois une bourse et un hébergement à 4 artistes ou chercheurs venus de tous horizons (photo3, l'atelier). Mathieu Zurcher ouvre le programme (février-avril) de l'année 2016 d' "Immanence" avec des photos dérangeantes aux couleurs intenses et aux motifs détourés; suivront Andrea Ancira (Mexique 1984), chercheuse et curatrice indépendante, qui s'interroge sur le rôle du son et de l'image dans les idées d'utopie, de révolution et de commerce; Zheng Bo (Pékin 1974) examine le lien entre partis politiques et mauvaises herbes, le rôle de celles-ci dans la crise  écologique actuelle ; Sojung Jun (Corée du sud 1982) étudie la synesthésie comme principe de création en s'appuyant sur "Le paysan de Paris" d'Aragon ; enfin Ernesto Orosa (Cuba) s'intéresse a la créativité populaire des objets-outils dans l'environnement urbain. Des sujets destinés à bousculer notre idée du rôle et de l'usage que nous faisons du patrimoine.20160214_163722.jpg

    villa vassilieff-trompe-l'oeil-CbGK-5BWwAA7LiO.jpgBien que très intellectuelle dans ses sujets de recherche la villa Vassilieff est suffisamment captivante et originale pour nous concerner tous d'autant plus qu' Emmanuelle Lainé a recréé en trompe-l'oeil (photos 4 et 5), pour notre plus grand amusement, l'état transitoire de la villa alors en cours de rénovation. Elle a inclus dans cette image des agrandissements de photos de Marc Vaux ainsi que différentes oeuvres et objets que l'on retrouve dans l'exposition "Groupe Mobile". Et puis qui résisterait au délicieux cadre de l'impasse du Montparnasse, aux différents "locataires" comme l'espace Krajcberg, atelier-galerie du sculpteur brésilien du même nom célèbre pour ses bois brûlés et ses prises de position politique (exposition "Manifestes" jusqu'au 30 mars)). Allez, la balade est instructive et bucolique. On peut même y boire un café.

    Villa Vassilieff, chemin du Montparnasse, 21 av du Maine, 75015, tel: 01 43 25 88 32. Ouvert du mardi au samedi de 11h à 19h. Immanence, tel: 01 42 22 05 68. Ouvert du jeudi au samedi de 14h à 18h. Espace Krajcberg, tel : 09 50 58 42 22. Ouvert tous les jours sauf lundi de 14h à 18h.

     

  • BUBLEX, la Défense et les oeuvres d'art (par Sylvie).

         Admettons que vous ne connaissiez pas bien la Défense et appréhendiez un tant soit peu ce quartier d'affaires démesuré, emblématique du Paris de demain. L'annonce d'un nouveau bâtiment en bois et  lilliputien celui là, dans l'ensemble que forme ce secteur ouest du futur Grand Paris, devrait vous surprendre et vous pousser à une exploration du territoire.

          Saviez-vous que parmi tours de bureaux et centres commerciaux il  comporte environ 70 oeuvres d'art éparpillées sur la simple dalle qui ne mesure pas moins de 30ha.  Commencé dans les années 60 avec le CNIT, vaste hall d'expositions qui  hébergea à ses débuts les "Arts Ménagers", le quartier de la Défense a eu son apothéose avec la construction de la Grande Arche dans les années 80 et reste toujours en évolution.                                               Depuis ses premiers pas, architecture et sculpture y dialoguent, offrant un aperçu des courants artistiques du XXème siècle. Las, entre les  immeubles toujours plus nombreux, aux tailles et formes spectaculaires - les dernières dépassent les 200m - les oeuvres monumentales qui jalonnent le parcours, se sont dégradées avec le temps. Le gestionnaire, DEFACTO, chargé par l'EPAD (devenu EPADESA,  Etablissement public pour l'aménagement de la région de la Défense) de les entretenir et de les mettre en valeur, a fait appel à Alain Bublex (représenté par la galerie Vallois) pour trouver la formule qui profite au visiteur autant qu'au rénovateur. Rien d'étonnant dans ce choix. L' artiste s'est toujours intéressé à l'évolution urbaine et aux possibilités de transformation aussi utopiques qu'elles puissent être. Plug-in-city (2000) donnait à voir avec humour l'univers étrange d'une ville en construction où des cellules de chantier de couleurs vives venaient joyeusement se greffer sur une architecture aléatoire. Le module éphémère est resté sa forme de référence. Il colle à la modernité. "Il est devenu quelque chose de magique, excitant, le symbole d'un monde en train de se faire" ajoute Bublex.

    pavillon pts de v CF014843 W-Bublex.jpgAinsipavillon pts de v CF014857 W- bublex 3.jpg a vu le jour le Pavillon des points de vue (photos 1 et 2), sorte de belvédère mobile en bois,  modifiable et déplaçable en fonction du chantier. De dimension modeste (15m2) et monté sur pilotis métalliques, il offre à voir des photos et des documents sur l'oeuvre à rénover, permet, à travers une baie vitrée, d'être en tête à tête avec celle-ci et, à l'étage supérieur, d'observer le paysage dans lequel elle s'inscrit. photo Bublex.jpg            

    20160208_154641.jpgCette cabane (photo 3), aujourd'hui face au gigantesque Pouce de César (1994,  photo 4) qui vient d'être repoli et l'ongle verni, arbore sur ses flancs un portrait géant multicolore de l'artiste. Dès mars, elle sera démontée et adaptée à un autre chantier. Ce pourrait être les Doubles lignes de Bernar Venet (1988 photo4), ou le Moretti de Raymond Moretti (1992) ou encore L'Araignée rouge de Calder (1974 photo3).  La Défense de Barrias (1883), l'oeuvre la plus ancienne, qui célèbre la victoire contre l'armée prussienne et les 30.000 parisiens morts sous la Commune, est passée en premier.

    Reste la soixantaine d'autres oeuvres qui n'attendent que votre regard. Les traders du quartier sont trop pressés pour les contempler. Quel plaisir pourtant d'arpenter cet étrange univers minéral  à la découverte des 2 Personnages fantastiques de Miro (1978), de la Fontaine monumentale de Yaacov Agam (1977), de La Défonce de François Morellet(1990) et de bien d'autres. A ne pas rater lorsque le Pavillon des points de vue y sera posté. Emmenez les enfants, Defacto a édité un petit guide de balade qui leur est destiné.

    Pour toute information, rendez-vous sur ladefense.fr ou sur le site de Defacto, téléchargez gratuitement le guide oeuvres d'art : http://www.ladefense.fr/fr/kiosque/guide-oeuvres-d'art-fr                                                                                                                                                             

    Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois, 36 rue de Seine, 75006. Paris. Tel: 0146346107.