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l'art dans la ville

  • Un peu de provoc place Stravinsky ( par Sylvie)

    Cliquer sur les photos pour les agrandir.

    On a toujours envie de profiter de Paris, plus encore pendant le confinement qui nous frustre de tout musée et de bien d'autres visites. Reste les balades. Elles abondent dans la ville. 

    20201209_140327 (2).jpgLa place Stravinsky, dans le 4ème arrondissement, était un peu endormie lorsque j'y suis passée. Ciel gris, plus clair quand même que l'église Saint Merri ( ou Saint Merry ) au nord, qui semble ne pas avoir été ravalée depuis son édification au XVIe siècle, peu de passants, restaurants en bordure fermés.. Le bassin central n'a plus d'eau et les sculptures qui d'habitude l'animent sont immobilisées. Malgré cette mise en sommeil, le lieu garde une étrange gaité faite de contrastes surprenants, comme un résumé de l'Histoire et de la nature humaine, mélange complexe, hétéroclite dans ses formes, ses couleurs, ses époques, son art de vivre et ses cas de conscience.

    De Saint Merri, pur gothique flamboyant, construite entre XVe et XVIe siècle sur le même plan en plus petit que Notre Dame, se voit le chevet, courant d'est en ouest sur 70 mètres et laisse deviner dans les structures enchevêtrées de l'architecture, de multiples vitraux. Si la curiosité vous y pousse, allez admirer rue Saint Martin la façade occidentale aux statues d'apôtres et d'animaux et, à l'intérieur, les œuvres de grands maîtres et les vitraux Renaissance.

    Mais revenons place Stravinsky. A droite de l'église, sur le mur arrière d'un immeuble s'affiche un gigantesque portrait blanc sur toute la hauteur. Regard et doigt sur la bouche sont comme une injonction au silence. Intitulé "Chuuut", il intimide et interroge. Qui est-ce, que veut-Obey- Le bleu.jpgVisage Jef aérosol.jpgil dire ? Libre à chacun d'imaginer. Selon l'artiste lui-même, cet autoportrait est plus une invite à écouter les autres et le monde qu'une demande de silence. Autant l'église dans son âge, sa majesté, sa beauté architecturale, affirme sans l'ombre d'un doute sa légitimité, autant ce pochoir démesuré de 2012 à la gestuelle impérative et effaçable, signe notre temps, le vivant et le populaire, et ses influences dont la bande dessinée et l'affiche, tout le contraire de la pérennité...Il est signé en bas à gauche Jef Aérosol ( né en 1957), un grand nom du street-art, l'art urbain, mouvement artistique et mode d'expression spontané et rebelle, qui s'est affirmé dans les années 60 en s'inscrivant dans l'espace public. Art éphémère par excellence, il pourrait bien avoir pour ancêtre l'art pariétal, la bombe de peinture automobile étant à l'origine le nouveau médium de ce travail subreptice. Controversé puis admis et enfin reconnu comme art, il a sa place dans les grandes expositions tout en gardant parfois son rôle de porteur de messages publics. Dans le confinement mondial, les italiens ont, parait-il, graffité leurs villes d'un slogan "Tutti a casa"". Vous avez compris: "Tous à la maison".

    Presque accolé à "Chuuut" et d'une présence aussi forte avec sa couleur bleue et son graphisme symboliste, un autre motif, encadré comme un tableau, arrête le regard. Il est l’œuvre de Obey (né en 1970), artiste américain bien connu pour avoir réalisé lors de la campagne présidentielle des USA en 2012, l'affiche "Hope" représentant Barak Obama. Ici les personnages, le livre, la fleur, composent une sorte de portrait dont  la fleur serait la chevelure, la tige l'arête du nez, et les draperies verticales les contours d'un visage très christique. En bas est inscrit  "Connaissance + Action = Puissance" et sur le livre "Le futur n'est pas écrit". Ce questionnement universel emprunte à toutes les imageries philosophiques : lotus et mandala asiatiques, croissant mauresque, enluminures moyenâgeuses et draperies Art nouveau. Il a la puissance d'une volonté d'ouverture au monde contemporain. Preuve de sa modernité avérée, une "Marianne" peinte par Obey après les attentats du 13 novembre 2005 figure maintenant à l'Elysée.

    Invader 2-avec-pigeon-3639792543-1575572996939.jpgUn dernier coup d’œil à la façade s'impose. Derrière les tuyaux de chauffage dressés comme des tubas géants, Space Invader (né en 1969) a collé ses mosaïques rouges, noires, blanches, 447 carreaux sur 9 m de haut et 7 de large, une gamme qui pourrait bien être un clin d’œil au Centre de recherche de musique contemporaine (l'IRCAM) tout près. Invader marque son territoire dans la ville et se laisse repéré par la pose, souvent au coin des rues, de ses petits carrés qui forment plus ou moins figures..

    N'allez pas chercher les noms véritables de ces artistes, ils sont fabriqués et permettent le mystère de l'anonymat derrière des œuvres caractéristiques.

    FS-vue-densemble.jpg-fontaine.jpgSur ce fond de décor, au centre, prend place le "Fontaine des Automates", réalisée en 1983 par le couple Jean Tinguely (1925-1991) - Niki de Saint Phalle (1930- 2002), deux artistes du Nouveau Réalisme qui ont marqué l'histoire de l'art. Leur complémentarité, l'un la technique du mouvement, l'autre la sensualité des formes et de la couleur, réussit l'exploit de nous fasciner, de nous enchanter, que nous soyons adultes ou enfants. Cette commande publique ressemble à un champ de fleurs. Les 16 sculptures multicolores en résine, animées par des éléments mécaniques et plantées sur 580m2, offrent un éblouissant spectacle en référence à des œuvres du compositeur dont la place porte le nom : la sirène, la vie, l'amour, l'oiseau de feu... Statiques aujourd'hui comme la nature qui hiberne en hiver, elles fonctionneront à nouveau après la pandémie, attirant autour des tourbillons de jets d'eau, une foule bigarrée qui viendra, comme moi, s'asseoir sur les bords de ce manège enchanté qui n'a finalement pas d'âge, aussi rayonnant que l'église Saint Merri ou la musique audacieuse d'Igor Stravinsky, compositeur russe (1882-1971) honoré sur cette place, ou l'art urbain qui fait chœur avec lui.

    Façade centre-pompidou.jpgjpg_Beaubourg_4_Facade_arriere_Beaubourg_code_couleur.jpgDifficile de quitter des lieux aussi riches, à l'écart de la circulation. Il suffit pourtant de se retourner: on est adossé au Centre Pompidou, musée d'Art Moderne et contemporain des architectes Renzo Piano et Richard Rogers. Ouvert en 77, il est toujours commenté pour ses matériaux - le verre et l'acier - ses escaliers chenilles et les couleurs de ses tuyaux apparents. On peut contempler cette étrange façade de 42m de haut et 166m de long, sur la piazza pentue et pavée à ses pieds, s'y asseoir, s'allonger, discuter, pique-niquer et parfois hélas, faire la queue pour entrer dans ce lieu de culture et de vie qui fut qualifié d'usine à gaz par certains et de prouesse par d'autres.

    Le plateau Beaubourg, qui fut jadis un ilot insalubre, s'est refait une aura : église, fontaine, œuvres graffitées et architecture révolutionnaire  prouvent qu'un peu de provoc ne nuit pas. Profitons en !

  • BUBLEX, la Défense et les oeuvres d'art (par Sylvie).

         Admettons que vous ne connaissiez pas bien la Défense et appréhendiez un tant soit peu ce quartier d'affaires démesuré, emblématique du Paris de demain. L'annonce d'un nouveau bâtiment en bois et  lilliputien celui là, dans l'ensemble que forme ce secteur ouest du futur Grand Paris, devrait vous surprendre et vous pousser à une exploration du territoire.

          Saviez-vous que parmi tours de bureaux et centres commerciaux il  comporte environ 70 oeuvres d'art éparpillées sur la simple dalle qui ne mesure pas moins de 30ha.  Commencé dans les années 60 avec le CNIT, vaste hall d'expositions qui  hébergea à ses débuts les "Arts Ménagers", le quartier de la Défense a eu son apothéose avec la construction de la Grande Arche dans les années 80 et reste toujours en évolution.                                               Depuis ses premiers pas, architecture et sculpture y dialoguent, offrant un aperçu des courants artistiques du XXème siècle. Las, entre les  immeubles toujours plus nombreux, aux tailles et formes spectaculaires - les dernières dépassent les 200m - les oeuvres monumentales qui jalonnent le parcours, se sont dégradées avec le temps. Le gestionnaire, DEFACTO, chargé par l'EPAD (devenu EPADESA,  Etablissement public pour l'aménagement de la région de la Défense) de les entretenir et de les mettre en valeur, a fait appel à Alain Bublex (représenté par la galerie Vallois) pour trouver la formule qui profite au visiteur autant qu'au rénovateur. Rien d'étonnant dans ce choix. L' artiste s'est toujours intéressé à l'évolution urbaine et aux possibilités de transformation aussi utopiques qu'elles puissent être. Plug-in-city (2000) donnait à voir avec humour l'univers étrange d'une ville en construction où des cellules de chantier de couleurs vives venaient joyeusement se greffer sur une architecture aléatoire. Le module éphémère est resté sa forme de référence. Il colle à la modernité. "Il est devenu quelque chose de magique, excitant, le symbole d'un monde en train de se faire" ajoute Bublex.

    pavillon pts de v CF014843 W-Bublex.jpgAinsipavillon pts de v CF014857 W- bublex 3.jpg a vu le jour le Pavillon des points de vue (photos 1 et 2), sorte de belvédère mobile en bois,  modifiable et déplaçable en fonction du chantier. De dimension modeste (15m2) et monté sur pilotis métalliques, il offre à voir des photos et des documents sur l'oeuvre à rénover, permet, à travers une baie vitrée, d'être en tête à tête avec celle-ci et, à l'étage supérieur, d'observer le paysage dans lequel elle s'inscrit. photo Bublex.jpg            

    20160208_154641.jpgCette cabane (photo 3), aujourd'hui face au gigantesque Pouce de César (1994,  photo 4) qui vient d'être repoli et l'ongle verni, arbore sur ses flancs un portrait géant multicolore de l'artiste. Dès mars, elle sera démontée et adaptée à un autre chantier. Ce pourrait être les Doubles lignes de Bernar Venet (1988 photo4), ou le Moretti de Raymond Moretti (1992) ou encore L'Araignée rouge de Calder (1974 photo3).  La Défense de Barrias (1883), l'oeuvre la plus ancienne, qui célèbre la victoire contre l'armée prussienne et les 30.000 parisiens morts sous la Commune, est passée en premier.

    Reste la soixantaine d'autres oeuvres qui n'attendent que votre regard. Les traders du quartier sont trop pressés pour les contempler. Quel plaisir pourtant d'arpenter cet étrange univers minéral  à la découverte des 2 Personnages fantastiques de Miro (1978), de la Fontaine monumentale de Yaacov Agam (1977), de La Défonce de François Morellet(1990) et de bien d'autres. A ne pas rater lorsque le Pavillon des points de vue y sera posté. Emmenez les enfants, Defacto a édité un petit guide de balade qui leur est destiné.

    Pour toute information, rendez-vous sur ladefense.fr ou sur le site de Defacto, téléchargez gratuitement le guide oeuvres d'art : http://www.ladefense.fr/fr/kiosque/guide-oeuvres-d'art-fr                                                                                                                                                             

    Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois, 36 rue de Seine, 75006. Paris. Tel: 0146346107.                                                                                                                         

     

     

  • Balade à Chelsea (par Régine)

     

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    Je n'avais pas remis les pieds à New York depuis 25 ans ! Comment allais je retrouver cette ville qui m'avait tant fascinée ? A peine descendue de l'avion je me précipitais dans Midtown : Time square, Madison avenue, Fifth avenue, etc...Bien peu de choses avait changé. Je retrouvais "the Big apple" telle que je l'avais connue, peut-être un peu vieillie, moins trépidante, moins fantaisiste (finis les acrobates du roller et du cyclisme se faufilant dans la foule). Je l'avais quittée dans la fleur de l'âge et la retrouvais vieille dame assagie.

    Ma surprise a été dans la transformation de certains quartiers : Harlem devenu presque provincial, Brooklyn très branché, mais c'est celle de Chelsea qui est la plus troublante. Les galeries ayant déserté Soho, où elles ont été remplacées par des boutique de design ou de mode, ont envahi en masse le quartier ouest de Chelsea. Il y en a des dizaines et des dizaines, installées à plusieurs au rez-de-chaussée et dans les étage d'anciens entrepôts. Leur taille varie de quelques m2 à d'immenses surfaces au luxe souvent impressionnant. S'y balader n'a rien à voir avec le circuit de nos galeries parisiennes du Marais, encore moins celui tout récent de Belleville.

    Les oeuvres exposées sont de qualité très variable, quelques unes, d'artistes inconnus de moi, ont cependant retenu mon attention telles les sculptures du cubain Alexandre Arrechea. Ce sont des maquettes de grattes ciel dont la base, rendue malléable, s'enroule sur elle-même, permettant d'en faire varier la hauteur. Sont ainsi mis à mal, avec humour, leur taille, leur rigidité et par là même leur concept (photo n°1)004.JPG. Des cubes dans tous leurs états : emboîtés, transparents, ouvert sur un ou plusieurs côtés sont magnifiquement peints en noir et blanc par un certain Ion Zupcu.

    Mais le clou reste la prestigieuse galerie Gagosian (photo 2). Possédant plus de 10 antennes de par le monde, dont déjà 3 à New York, elle vient d'en ouvrir une nouvelle à Chelsea - toutes les grandes enseignes se doivent désormais d'avoir une succursale dans ce quartier car c'est là que "ça se passe" (Yvon Lambert vient d'y ouvrir la sienne) -. L'espace est grandiose (photo 2)011.JPG et a laissé pantoise la parisienne que je suis, habituée à de belles galeries, certes, mais pas de cette taille, ni de ce luxe. Une grande exposition de natures mortes de Roy Lichtenstein (1923-1997) s'y tenait et la beauté, la fraîcheur de cette oeuvre renforçaient encore celle des lieux. L'atmosphère de ces "still life", peintes entre 1972 et 1980 est bien différente de celle que dégage généralement ce genre. Utilisant les 3 primaires, les points ou les hachures de Ben-day, soulignant d'un traits noirs le contour simplifié des objets représentés, forçant l'aspect mécanique des reproductions qu'il utilise, Lichtenstein, qui a parfaitement digéré ses prédécesseurs (Cézanne, Matisse, Léger, Gris,...), fait des peintures extrêmement plates, vigoureuses et joyeuses. Voici quelques photos d'oeuvres qui m'ont enthousiasmée (photos 3 et 4)010.JPG
    008.JPG, notamment la sculpture toute simple de ce verre (photo 5)006.JPG.

    Dans d'autres vastes lieux j'ai pu voir un accrochage de feutres de Robert Morris (1931)(photo 6)014.JPG, des panneaux de verre gravé de Kiki Smith (1954), mais dans la plupart des cas les artistes m'étaient totalement inconnus et leurs travaux assez médiocres.

    Le mystère demeure de savoir comment le marché peut absorber toutes ces oeuvres d'autant plus que ces galeries sont désertes et qu'à Brooklyn, m'a-t-on dit, les docs au bord de l'East River se transforment eux aussi en galeries.

    Cette prolifération m'a laissée perplexe sur l'art considéré comme une marchandise à la mode avec laquelle beaucoup pensent faire fortune.

     

     

     

  • Belleville (par Sylvie)

    On dit beaucoup que Paris s'endort, qu'elle devient une ville de vieux, dodelinante et couche-tôt. Le récit de nos explorations diurnes ne suffira évidemment pas à convaincre les grincheux que Paris bouge. C'est pourtant là où je veux en venir. Arpentant depuis pas mal d'années les rues de la capitale, je ne peux m'empêcher de leur trouver sans cesse de nouveaux aspects attrayants ou d'y faire des découvertes surprenantes. Rien à voir, bien sûr, avec la folle "vie  parisienne".

    Prenons  les arts plastiques par exemple puisque c'est notre sujet. Ils ont leurs quartiers: Matignon, Saint Germain des prés, le Marais sont de solides bastions. Comme le XIII ème il y a dix ans, c'est aujourd'hui Belleville qui accueille de nouveaux galeristes, souvent jeunes avec des artistes qui le sont aussi. Loyers encore modérés et espaces parfois somptueux d'anciens ateliers d'artisans en sont la cause. Nous avons rôdé dans ce quartier en devenir , nous  laissant gagner par l'atmosphère tranquille de ce coin au charme provincial du Nord Est de Paris et trouvé, non sans mal quelques fois, presque une dizaine de galeries à l'installation encore sommaire mais aux choix très contemporains. En voilà quelques unes.

    Premier arret rue Jouye-Rouve au nom étrange.La galerie n'est pas novice. Elle a muté de la rue de Malte. Jorge Pedro Nunez a un humour duchampien. Ses sculptures en roues de véloGEDC0012.JPG (photo , ou en escabeau et ses cadres à photos sans photos mais réfléchissant le spectateur sont réjouissants. Et la galeriste n'est pas blasée, elle commente et semble prendre autant de plaisir que nous. Galerie Crèvecoeur, 4 rue Jouye-Rouve, 75020,tel: 09 54 57 31 26. Jusqu'au 7 mai.

    Au même numéro une autre galerie dont la porte nous a été introuvable.Depuis notre passage manqué se tient une exposition de Ernesto Satori. Galerie Marcelle Alix, 4 rue Jouye-Rouve 75020, tel 09 50 04 16 80. Du mercredi au samedi de 14h à 19h. Jusqu'au 22 mai.

     Isabelle Cornaro expose des moulages en plâtre d'objets quotidiens posés sur planche et des films projetés sur eux, dans une réflexion sur la valeur des objets et des objets d'art. C'est à la Galerie Balicehertling, 47 rue Ramponeau, 75020. Tel 01 40 33 47 26. Jusqu'au 7 mai.

    168 Valérie Favre.jpgValérie Favre est loin d'être une inconnue. Les oeuvres sur papier sous vitrines courant tout autour de la pièce, allient différentes techniques et différents univers dans une sorte de copié-collé où communient le réel et l'imaginaire ; des images de fond et des ajouts, des figures et des retouches. Un monde mysterieux et attachant se cachant parfois derrière un motif de rideau de scène. Galerie Jocelyn Wolff, 78 rue Julien Lacroix, 75020. tel: 01 42 03 05 65. Jusqu'au 30 avril.

    La paire de sculptures pyramidales en bois et béton, comme un négatif-positif de Wilfrid Almendra nous a convaincuesGEDC0002.JPG: formes et matériaux sont de toute noblesse, à la hauteur de ce vaste espace qui fut un garage et qui a été préféré au local de la rue de Turenne. Près d'elles, des images retravaillées par Pierre Bismuth d'immeubles de Le Corbusier ...et des travaux de Nick Devereux et  Lisa  Oppenheim. Une galerie conviviale. Bugada et Cargnel (Cosmic galerie) 7-9 rue de l'Equerre, 75019. Tel :01 42 71 72 73. Du mercredi au samedi de 14h à 19h. Jusqu'au 15 mai.

    Etonnants "surplombs" que le travail de Dove Allouche: 38 dessins à la mine de plomb des forêts calcinées du Portugal. Aussi noirs et de la même facture que les épreuves photographiques dont ils sont issus. Galerie Gaudel de Stampa, 3 rue de Vaucouleurs, 75011. Tel: 01 40 21 37 38. Du mercredi au samedi de 14h30 à 19h. Jusqu'au 17 avril.

    Sous le petit écran, dans ce qui devait être auparavant la vitrine d'une boutique, les deux individus en entretien n'ont pas levé les yeux. D'après le prospectus, pas très accueillant non plus, la video était signée Kathryn Bigelow, la réalisatrice du film 'Démineurs". Nous n'en saurons rien, tant pis pour cette fois. Bien des galeristes se plaignent de la difficulté d'attirer les clients ; encore faudrait-il qu'ils fassent un effort. Celle-ci a quelques progrès à faire. Elle se dit pourtant" fondée sur le principe de la disponibilité à l'évènement".Collectif Castillo/Corrales, 65 rue Rébeval, 75019. tel:01 78 03 24 51.Du mercredi au samedi de 14h à 18h.

    Le printemps aidant nous reviendrons, il y aura sans doute encore du nouveau Et, quoiqu'il en soit ill nous restera à voir la Galerie italienne, 75 rue de la Fontaine au roi 75020. Tel: 01 49 29 07 74

     

     

     

     

  • ça bouge à la Cité U (par Sylvie)

    Les jardins de la Cité universitaire - dans lesquels peu de parisiens osent, à tort, s'aventurer, les ayant catalogués comme résidence fermée au monde - s'offrent un nouveau visage.

    Appelons sculptures ces 6d297ec2aaed61a818b8c82db0d5f7ea.jpgéléments campés depuis le 13 décembre aux alentours de la Maison Internationale, face à la station du RER. Et amusons nous de ce travail sur la couleur que nous propose  Pierre Surtel et qui se donne à voir différent à chaque pas.

    Cette installation éphémère est composée de  multiples structures verticales de trois à huit mètres de long et de un mètre de large, faites de planchettes de bois espacées de quelques centimètres et dont la face interne est peinte. Ces  paralléllépipèdes ajourés ont chacun une couleur- fluo, rose, jaune, bleue- dont l'ampleur change selon l'angle de vue: avancez et c'est un grand rectangle coloré en cage, bougez encore et ce n'est plus qu'un trait vertical...Un jeu qui rappelle un peu l'art cinétique des années 60.

    C'est assez e736fe5b1b2bfb78e3c2c6fb569c22ae.jpggai de jour au soleil. un peu austère dans le gris car le gigantisme de l'enveloppe de bois prend le pas sur la couleur. En revanche, l'éclairage interieur nocturne donne aux couleurs toute leur intensité au dépend des stuctures qui disparaissent alors dans la profondeur de la nuit.

    Evidemment de telles formes colossales changent totalement la perception de l'architecture des lieux. Pourtant, en matière de monumentalité, elle est bien là, mais dans le vaste espace du jardin, elle finit par se faire ignorer. Comme quoi une perturbation visuelle peut rappeler une réalité oubliée.

    "Claies" , à la Cité Internationale universitaire de Paris, 17 bd jourdan, 75014. Paris Accès libre tlj de 8h à 22h, jusqu'au 20 janvier 2008. Et, du 25/01 au 23/02 à Jussieu.

     

  • L'art aux grands magasins (par Sylvie)

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                                                                                                    Ils s'y mettent tous, les magasins parisiens, et grâce à eux le quidam n'a pas besoin d'aller au musée pour voir des oeuvres d'art contemporain. Elles viennent à lui, comme le Lagardère du roman d'Alexandre Dumas.

    Les galeries Lafayette ont choisi une méthode presque classique. "La galerie des Galeries" est un espace spécifique dédié à l'art contemporain, une galerie-grotte située au premier étage du magasin principal, entre mode et chaussures. A l'automne 2007, "Antidote" présentait une dizaine d'artistes français, confirmés ou émergents, appartenant à la collection de Guillaume Houzé, digne héritier du fondateur du magasin. Emballant, en particulier la sculpture aplatie accrochée au mur de Sylvain Rousseau, tableau-objet gai et ludique, trompe-l'oeil évocateur d'espace....Clin d'oeil à Franck Stella.

    Du 21 novembre au 24 janvier 2008, pour la folie de fin d'année en quelque sorte - et l'on en sait l'affluence - va s'y célébrer les 20 ans de création de Christian Lacroix qui a invité trois artistes révélés au festival d'Hyères: David Dubois,Christian Rizzo, danseur chorégraphe et Daniel Firman, pour une histoire de décalages sensé mettre en valeur la transversalité entre mode, arts plastiques et design. On veut bien le croire, mais de là à être convaincue... Personne en tous cas ne semble y gagner. Les mannequins dans des attitudes de la vie dite courante piquent de la tête à côté d'une cocotte minute, sont vêtus de pièces disparates et ne font ni rire ni rêver...Pour Christian Lacroix, préférer l'expo au Musée des Arts Décoratifs plutôt que ce "Hyères encore".

    Au Bon Marché, rue de Sèvres, entre fringues et canapés, escalier roulant et galerie circulaire, sont exposées çà et là des pièces de jeunes et moins jeunes artistes d'aujourd'hui. Ces oeuvres font partie de la collection du Bon Marché, acheteur avisé, qui en fait profiter ses clients. Qui s'en plaindrait! Il y en a au premier étage, au second et elles sont déplacées, remplacées suffisament souvent pour créer surprise ou comparaison. Reste au chaland pressé à repérer ces icônes, deviner le nom de l'artiste ou l'apprendre et constater que l'art accompagne très bien d'autres préoccupations même les plus mercantiles.Aujourd'hui sont présents Alberola, Rouan et, après quelques semaines avec le paysage effiloché de Carole Benzaken (photo de gauche), comme vu par la fenêtre d'un véhicule rapide effaçant les contours, a pris place un autre, définitivement urbain cette fois, noir et blanc, de Philippe Cognée (photo de droite). Le glacis et le floutage renvoient à cette même fragilité-fébrilité citadine.

    Pas de mécénat dans tout cela mais une entreprise de vulgarisation bienvenue dans l'univers de la consomme! 

  • Sur le circuit du tramway

    medium_IMG_0547.JPGmedium_IMG_0482.JPGmedium_IMG_0481.JPGLe soir, ou en hiver, l'oeuvre de Claude Lévêque à la porte d'Arcueil - arrêt Montsouris du nouveau T3 parisien - apparait comme un gigantesque paquet-cadeau brillant de mille feux gardé par un austère connifère.

    Sa surface d'inox poli et froissé reflète en images furtives les immeubles alentour, les couleurs et les mouvements des vehicules, des feux de circulation, des passants et des nuages... Bien sûr, le petit batiment de pierre des années 30 ( sur l'aqueduc de la Vanne ) semble écrasé par ce diadème surdimensionné qui le coiffe, et bien des voyageurs du tram se demandent ce qu'il cache ou quelle publicté va s'inscrire sur ce panneau d'affichage peu commun.

    Et bien non, il ne cache rien, il se montre, comme une boite de patissier entrouverte .Et, abstraction faite de la monumentalité, c'est gai, vivant, urbain et introduit une distance entre le réel et son image.

    Mais la vraie réussite, en ces temps de verdure naissante, est à chercher ailleurs qu'en façade. Faites quelques pas sur le côté, dans la rue David Weill et retournez-vous:le vert du feuillage et les vibrations de l'air cliquètent joyeusement sur le métal. Quant à l'arrière, il a été investi par des taggeurs de talent qui, la bombe alerte, ont inscrit en bleu, violet et blanc leur rejet de la norme...pour notre plus grand plaisir visuel.

    Un comble pour un artiste dans la mouvance punk et rock!