Sur le circuit du tramway
Le soir, ou en hiver, l'oeuvre de Claude Lévêque à la porte d'Arcueil - arrêt Montsouris du nouveau T3 parisien - apparait comme un gigantesque paquet-cadeau brillant de mille feux gardé par un austère connifère.
Sa surface d'inox poli et froissé reflète en images furtives les immeubles alentour, les couleurs et les mouvements des vehicules, des feux de circulation, des passants et des nuages... Bien sûr, le petit batiment de pierre des années 30 ( sur l'aqueduc de la Vanne ) semble écrasé par ce diadème surdimensionné qui le coiffe, et bien des voyageurs du tram se demandent ce qu'il cache ou quelle publicté va s'inscrire sur ce panneau d'affichage peu commun.
Et bien non, il ne cache rien, il se montre, comme une boite de patissier entrouverte .Et, abstraction faite de la monumentalité, c'est gai, vivant, urbain et introduit une distance entre le réel et son image.
Mais la vraie réussite, en ces temps de verdure naissante, est à chercher ailleurs qu'en façade. Faites quelques pas sur le côté, dans la rue David Weill et retournez-vous:le vert du feuillage et les vibrations de l'air cliquètent joyeusement sur le métal. Quant à l'arrière, il a été investi par des taggeurs de talent qui, la bombe alerte, ont inscrit en bleu, violet et blanc leur rejet de la norme...pour notre plus grand plaisir visuel.
Un comble pour un artiste dans la mouvance punk et rock!