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Saison de sculptures (par Sylvie).

024 Not vital sculpt..JPGLe printemps 2014 aura été favorable à la sculpture. Après l'exposition de l'artiste suisse Not Vital à la galerie Thaddeus Ropac (22 mai - 28 juin ) où étaient présentées ses "langues" (photo 1) massives comme des menhirs, formes ovoïdes en acier poli, pleines de douceur et de brutalité, les amateurs ne se plaindront pas de voir maintenant les oeuvres de trois autres artistes contemporains. Deux d'entre eux se côtoient  chez Kamel Mennour, l'autre est en solo chez Karsten Greve.

Joel Shapiro  chez Karsten Greve, est américain. il est né en 1941 à New York où il vit  et travaille. Ses oeuvres ont le charme des jeux de construction et des projets architecturaux encore en germe. Les formes géométriques assemblées s'articulent et se déploient dans l'espace en un équilibre qui parait d'autant plus instable qu'il n'y a pas de socle. Ce contraste entre la rigueur des formes, leur densité et la légèreté qui s'en dégage créé un rendu poétique très fort. Le spectateur fait l'expérience de l'espace. et peut s'interroger: est-ce abstrait, est-ce figuratif, l'un et l'autre mais, à coup sûr, plein d'élan. Je citerai 3 exemples:

029 idem.JPG030 Shapiro multicolore.JPG034 Shapiro en 2 parties, l'une suspendue.JPGPhoto2: ce bronze, couleur bois, qui garde les détails du matériau bois d'origine, est à la fois très rigide et très vivant. Appuis courts, longue diagonale, parallèlépipèdes intermédiaires, il en résulte une forme pleine de vibration contenue, un déploiement dans toutes les directions. Abstraite, bien sûr, la sculpture évoque cependant un reptile.

Photo3: par ses couleurs primaires, celle-ci, en bois peint,nous rappelle Rietveld et Mondrian. Leur variations contribuent à la volumétrie, le noir insuffle du poids, le jaune de la légèreté, et la diagonale bleue une dynamique.

Photo4: l'oeuvre est double et de deux matériaux différents. Au sol, les éléments pèsent de tout leur poids de rampants. Sans faire corps avec le bas, le haut, suspendu, donne une verticalité pourtant absente et entraine le regard dans une vision circulaire.

Kamel Mennour a réuni Anish Kapoor et James Lee Byars. Je me souviens de les avoir déjà vus rapprochés au MAMAC de Nice en 2012. Avec Klein, la monochromie et une spiritualité commune les rapprochaient.  Affinités donc, malgré leur différence d'age et de culture.  Kapoor est né en 1954 à Bombay et vit et travaille à Londres. James Lee Byars est né en 1932 à Détroit aux USA et mort en 1995 en Egypte.

005-J L Byars-The capital of the golden tower 1991.JPGGEDC0015.JPGJames Lee Byars, passionné par la mythologie du Proche Orient, semble hanté par l'idée de perfection et de son revers, l'éphémère. Ayant vécu au Japon, ses oeuvres sont le reflet d'une exigence d'harmonie, matériaux nobles, simplicité formelle exrême. Rien d'étonnant à ce que l'or - symbole d'immortalité - et la sphère - symbole d'absolu - soient si présents. The capital of the golden tower, 1991, est un gigantesque dôme couvert d'or sur un large socle noir (phto 5). Il contient une force mystique qui appelle à la transcendance. Eros, 1990, est une sorte d'anneau en marbre blanc à la rondeur lisse, légèrement aplatie. Dans sa "cage" haute sur pattes il apparait pour nous, chrétiens, comme un saint sacrement dans son tabernacle (photo 6).

003-A. Kapoor- deposition 2012.JPG004- A. Kapoor-cosmobiologie 2013.JPGGEDC0012.JPGA l'inverse, Anish Kapoor, s'approprie des matériaux ordinaires pour les faire entrer dans le domaine de l'esthétique en des formes complexes qui nous font vivre une expérience à la fois physique et mentale.. Déposition, 2012, (photo7) se présente comme une coulure de ciment. Matériau brut, il porte les aléas de son évolution au séchage à l'image de la flétrissure qui nous attend avec l'âge.  La couleur et les alvéoles de la résine qui compose Cosmobiologie, 2013 (photo 8)  évoque la matière cartilagineuse d'une oreille interne ou un amas viscéral compact et surdimensionné, faisant remonter des sensations enfouies. De quoi être  fascinés et dégoutés. Comme des papillons, les bulles d'eau de Floating dawn, 2011(photo9) sont emprisonnées dans des blocs d'acrylique transparent. Multipliées, elles offrent à voir des formes chaque fois différentes. A faire le tour de cette installation, on s'émerveille de ce qui parait être le mystère de la vie.

 Joel Shapiro chez Karsten Greve, 5 rue Debelleyme, 75003 Paris. Jusqu'au 23 août 2014.              James Lee Byars et Anish Kapoor chez Kamel Mennour, 47 rue Saint André des Arts et 6 rue du Pont de Lodi, 75006 Paris. Jusqu'au 26 juillet 2014.

 

Commentaires

  • Waouhhhh !! Vous avez de sacrées idées !!! C'est génial ce que vous faites ; joli partage et interface facile pour naviguer tranquillement !! Bravo !!!

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