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Giuseppe Gabellone (par Sylvie)

Parallèlement à l'exposition de Xavier Veilhan, la galerie Perrotin présente les oeuvres de 2011 d'un autre artiste, italien celui-là, Giuseppe Gabellone, né en 1973, dont la subtilité du travail m'a enthousiasmée.

A côté de son très médiatique voisin il tient parfaitement la route. La diversité de ses recherches débouche sur un mélange technique aussi bien dans les oeuvres elles-mêmes que dans leur multiplicité. On pourrait croire qu'il se disperse. Il n'en n'est rien. Le rapport sculpture, photographie, sérigraphie est perceptible au premier coup d'oeil, favorise une attention particulière et ouvre sur un univers des premiers âges, pétrifié.

Fumo 2011 giuseppe-gabellone-21778_1.jpgDes 32 tirages numériques je signalerai en particulier Fumo, en deux couleurs sur papier, cadre verre, 172x132x5cm. Une image extrèmement composée, en strates, qui peut faire penser à la capture d'un instant, dans certaines oeuvres du land-art. Sur le fond, un sol craquelé; posés approximativement aux quatre coins, des briques; par dessus s'étalent trois volutes parallèles de fumées dont on devine à peine qu'elles s'inscrivent sur une plaque de verre posée sur ces appuis. La troisième dimension, très présente,  le contraste des matières et les ombres rendent l'image troublante, à la fois tactile et évanescente.

Autre technique: les bas-reliefs (il y en a quatorze). Je les ai trouvé sublimes! Ils sont nés de moulages à la cire perdue de carton ondulé et retravaillés en aluminium. Approche surprenante, qui m'a parue assez nouvelle, d'un materiau- papier commun que Gabellone anoblise ainsi.

Gabellone 0028.jpgGabellone 0029.jpgGabellone OO30.jpgA titre d'exemple, quelques gros plans de Sans titre 2011 vous feront voir la surface métallique, polie, d'une grande douceur, pas du tout uniforme dans sa couleur puisqu'elle laisse apparaitre des opacités et des brillances, des noirs et des gris changeants selon la lumière ou le déplacement du spectateur. Elle est travaillée soit en incisions linéaires dont le graphisme évoque le tracé de constellations, soit en groupes de rayures parallèles aléatoires  comme un dessin au téléphone, ou encore en véritables trous à la noirceur profonde. L'artiste  visiblement aime complexifier les textures, en tirer d'insoupçonnables effets tout en préservant l'âme du support, sa constitution. Ni le métal ni le graphisme ne font oublier les lignes, la volumétrie et la légèreté du carton, ses longues tubulures aérées et son effilochage de bordure. Processus lent et très subtil qui m'a rappelé le travail, sur papier, toile ou bois, de Jean Degottex. ( A voir chez Berthet-Aittouarès à Art Elysées du 20 au 24 octobre)

Giuseppe Gabellone, galerie Perrotin, 76 rue de Turenne, 75003 Paris. tel: 01 42 16 79 79. Jusqu'au 15 octobre 2011.

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