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  • Viallat joue la Poste (par Sylvie)

    09c43b01096a96492232e5ae4cd851eb.jpgDu dehors il ne fait pas rêver ce musée de la Poste, face à la gare Montparnasse. Et se voir obligée d'en traverser les salles de collections - préjugées forcément poussiéreuses - pour accéder à l'exposition temporaire, voilà de quoi faire tourner l'humeur au vinaigre.

    Et bien, battons notre coulpe pour cette réaction à fleur de peau, ce fut fort intéressant, un endroi éducatif, présenté de façon attachante, où mener les enfants en cette période de vacances : s'y trouve retracée l'histoire du transport du message écrit. Les attelages, les pataches (bateux fluviaux), les malles-postes, les uniformes, les boites aux lettres, jusqu'aux guichets des années 50 et l'invention du télégraphe par Claude Chappe en 1791 ; celle-ci impressionna si fort Alexandre Dumas qu'il l'introduisit dans Le Comte de Monte-Christo...

    Que vient faire là Claude Viallat, direz-vous? Rendant hommage à l'artiste, le musée de la Poste lui a commandé un timbre émis en juin 2006. La maquette de ce timbre rose vif et vert côtoie ici une vingtaine d'oeuvres à l'acrylique sur sacs postaux : c'est une heureuse initiation au travail de cet artiste nîmois, né en 1936, passionné de tauromachie. Un des fondateurs du groupe Support-Surface à la fin des années 60, il est resté attaché à la remise en cause des matériaux traditionnels de la peinture, jusqu'au support brut, libre, sans chassis.

    Fini le sujet unique centré habituel au timbre poste. Avec Viallat, le motif neutre (haricot, osselet?) et répété qui caractérise son oeuvre devient sur le support-timbre un semis. Dépourvu de la bordure blanche, crantée, traditionnelle, il flotte dans un espace sans limite. Et les couleurs, toniques et subtiles, comme toutes celles de la série d'oeuvres ici présentes, ont un éclat, une douceur, une densité, d'une grande puissance décorative. Leur difusion dans la  matière textile en exalte la sensualité. Le rose profond du timbre est né de son support, une cape de torero!

    Musée de le Poste, 34 bd de Vaugirard, 75015. Paris. 01 42 79 24 24. Du lundi au samedi de 10h à 18h (fermé dimanche et jours fériés). Viallat, jusqu'au 22 février 2008.

  • Kirkeby (par Sylvie)

    b459e9478a660af7ed9fc35c0b20851c.jpgFigure majeure de l'art contemporain scandinave, mais assez méconnu du grand public français, Per Kerkeby est exposé à la Galerie Vidal St Phalle à Paris jusqu'au 22 décembre.

    De grandes toiles presque toutes de format carré (122 x 122 cm) d'un artiste contemplatif et tourmenté, à la formation de géologue. Par ces temps de grisaille propre aux plaisirs casaniers, sa peinture, toute minérale, transmet avec puissance et sensualité un désir de nature dont on aurait tor339bf95ad4bf6521634e80ca26f29e08.jpgt de se priver en attendant le printemps.

    Des couleurs terreuses, des espaces souvent divisés comme un puzzle, de multiples strates donnent corps et énergie aux éléments figurés et font percevoir une sorte d'humus nourricier sans que notre oeil ne voit véritablement ici la forêt, là les champs ou les rochers. Figuratif ou abstrait ? allez savoir.

    Un coup de chapeau à la toile ici reproduite : "sans titre", 2004. Du fond noir sur rouge qui laisse apparaître les veines du support en masonite, s'élèvent en rangs serrés des filaments verticaux, ponctués au pastel gras d'outremer et de véronèse et couronnés de taches étincelantes. Pourrissement, germination, on est au coeur du renouvellement de la vie 

     Galerie Vidal St Phalle - 10 rue du Trésor, 75004 Paris. Du mardi au samedi, de 14h à 19h.