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Jean-Marc Bustamante (par Sylvie)

Bustamante 006.jpg Jean-Marc Bustamante est à l'honneur à la galerie Thaddaeus Ropac, jusqu'au 16 octobre, avec des sérigraphies sur plexiglass aux couleurs claquantes dans de très grands formats comme il en a l'habitude. Personne, à la galerie,  n'a pu me donner le sens du titre de l'expo "La Chambre des Saintes". Dommage!

Cet artiste polyvalent, né en 1952 à Toulouse, à la fois photographe, sculpteur, dessinateur, peintre, utilisant des Bustamante 008.jpgmédiums et des techniques diverses, nous avait surpris au début des années 90 par de gigantesques photos de cyprès alignés, formant rideau et rendus presque artificiels par leur densité et leur vision frontale. Paysages, certes, mais frontières envahissantes et énigmatiques.

Les oeuvres présentées cette fois restent liées à la nature, mais une nature transposée, interprétée, entre figuration et abstraction. La technique en est la sérigraphie et le support du plexi épais monté sur pièces métalliques à distance du mur.  Ce qui n'est pas sans rappeler la notion d'obstacle, de frontière. D'ailleurs un paravent de plexi, lui aussi sérigraphié, obstrue l'entrée. Quant au sofa central, il est habillé de tissu, reprenant le motif Bustamante 003.jpgrépétitif de fond de la série, qui figure en papier peint tout autour de la pièce et en tramage dans chaque oeuvre. Peu importe ce que chacun y voit, vagues de la mer, vibrations de l'air ou simples trainées de couleur, on le retrouve partout. La relation qu'il créé entre les différentes oeuvres, nous conduit à une amusante gymnastique visuelle et mentale, à des allers-retour de l'une à l'autre. L'artiste a investi l'espace dans sa totalité et veut visiblement nous faire participer.

Et la gymnastique ne s'arrête pas là. Elle implique un va et vient entre fond et formes. La qualité des images ci-dessus vous empêchera sans doute de voir nettement les horizontales irrégulières grises du papier peint, d'autant plus qu'elles sont en partie occultées par celles, imprimées en sérigraphie, qui les recouvrent partiellement. En revanche, vous comprendrez comment elles se laissent voir dans les interstices et comment  les couleurs peuvent se projetter en ombre sur le fond, à quelques centimètres derrière elles. Dans le jeu des pleins et des vides, des transparences, des opacités, et des contrastes colorés s'ajoutent les reflets des  visiteurs et du lieu sur la brillance du plexi. Le brouillage est savant et miroitant et, finalement la frontière perméable.

De chacun des tableaux émergent des formes, plutôt organiques, de fleurs, de feuillage, de branches  donnant une vision rigidifiée de la nature, comme un travail d'entomologiste ayant épinglé ses papillons. Les couleurs, complémentaires, rappellent les découpages de Matisse, avec une fraicheur comparable, mais une agitation de surface plus ludique et beaucoup moins sereine, me semble-t'il.

Jean-Marc Bustamante, "La chambre des Saintes", galerie Thaddaeus Ropac, 7 rue Debelleyme, 75003, Paris. 01 42 72 61 66. Jusqu'au 16 octobre.

 

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