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L'art dans la rue (par Sylvie)

 ima-photo-numerique-paris-street-art-37093.jpgCochez les images pour les agrandir. 

  Comme beaucoup de parisiens je me suis précipitée au Trocadéro pour voir l'anamorphose réalisée par JR, street- artiste bien connu pour le film "Visages Village" créé avec Agnès Varda. Selon un procédé de collage photographique sur papier, il offre ici  à nos yeux une perspective nouvelle, éphémère,  allant du parvis des droits de l'homme à la tour Eiffel par delà le Champ de Mars. La fresque géante , installation sur laquelle on peut marcher, met le spectateur au bord d'une falaise abrupte comme le plus réel des précipices. La foule se presse pour s'y photographier sous le bon angle,  là où la perspective passe exactement sous  l'arche des piètements. Pour ne pas rater ça, vous avez jusqu'au 17 juin (photo1)

Oui, la ville bouge. Avant de m'engouffrer dans les musées et les galeries enfin réouverts, l'envie m'a prise d'arpenter les rues de Paris où de multiples oeuvres d'art se sont déployées ces dernières années, parfois à l'occasion du développement de la ville comme on a pu le voir  pour le tram T3 en 2012. Il ne s'agit plus seulement de rendre hommage à des personnalités politiques, militaires, littéraires ou artistiques - Paris a déjà des statues de de Gaulle, Leclerc, Churchill, Balzac et Clémenceau, le buste de Chateaubriand ou encore un Victor Hugo assis et bien d'autres - Il s'agit de montrer des réalisations contemporaines, éphémères ou pérennes pour faire connaitre la création d'aujourd'hui : purement ornementales, ou porteuses de message, on trouve de tout et de toutes qualités, sans qu'il soit toujours possible de comprendre ce qui a motivé ce choix. Pourquoi, d'ailleurs, les citadins ne diraient ils pas leur mot à la Ville de Paris ?

Sans vouloir être exhaustive, voilà une petite liste de mes repérages.

20210502_160114.jpgLe bas des Champs Elysées, avec son allée Marcel Proust, porte à une certaine nostalgie. Le réveil a été en fanfare, les enfants ont adoré les 20 gigantesques chats en bronze de Geluck nés de ses bandes dessinées..! Après cette exposition temporaire maintenant terminée,  ces animaux "familiers" comme Tutu et Grominet, seront, semble-t- il vendus ou rejoindront le Musée du chat et du dessin d'humour de Bruxelles en 2024. Comme quoi les héros de bd font aujourd'hui partie de la culture (photo 2).

Les street-artistes ont la cote; les lecteurs de decrypt-art retrouveront les images du travail de Jeff Aerosol, d'Obey et de Space invader dans la note du 21/12/2020 sur la place Stravinsky. J'en citerai 3 autres, rue Chevaleret dans le 13ème : une réinterprétation du THEREVOLUTIONWILLBETRIVIALIZED_PARIS4.jpg-T.Eaton.jpg9e3b33820e91b28933b34c9bd6c086d1.png6_ SpY..png"Napoléon franchissant le Grand St Bernard" de David par un peintre muraliste américain, Tristan Eaton. Ce cavalier dynamise les numéros 4, 6 de la rue (photo 3) Au 73, l'escalier peint par SpY, titre "I am not a real artist", peut-être mais il est très engageant (photo 4). Le troisième, "Lost in the city", descend sur le mur aveugle du 93,20210520_152001_2.jpg comme un rideau de macramé qui contraste avec la rigidité géométrique du bâtiment.(photo 5 ).

Quelques sculptures abstraites semblent vouloir meubler des espaces un peu vides, la couleur domine.  A la porte de la Plaine (15ème) l'arbre devait manquer, Arne Quinze, artiste belge a créé, une forme organique en IMG_8111.JPGmétal20210613_121935_2.jpg multicolore à l'image qu'il se fait de la beauté époustouflante de la nature. Ce "beautiful dreamer" (2019) monumental veut rompre avec la monotonie du béton , donner l'idée de l'exubérance de la nature et inciter au dialogue entre les humains (photo 7).

Point central en recherche d'une âme ou d'un élément fédérateur aux portes de Paris le gigantesque "twisted lampost star" rouge de l'américain Mark Handforth  de la porte de Bagnolet déploie ses lignes géométriques et ses antennes éclairantes. Installée en 2012, cette sculpture fait partie de la commande publique dans le cadre du prolongement du T3. (photo 6) A la porte de Clignancourt on 20210422_191027.jpg3P05544.jpg- Levêque.jpgest plus modeste même si le coeur d'un rouge saignant, rotatif et lumineux, fait deIMG_8123.JPG carreaux de faïence, domine de ses 9m de hauteur. Inauguré en février 2019 il est l'expression de l'amour de Paris selon l'artiste portugaise Joanna Vasconcelos (photo 10)... Modeste en volume certes mais très très onéreux, 650.00€, dit-on.

Témoignages d'une modernité effective,, deux oeuvres m'ont parues symboliques de notre temps : Les Fourmis numériques  de Peter Kogler ( Autriche, 59) à  la Porte de Pantin galopent sur les parois du pont en un défilé ininterrompu, motif numérisé par ordinateur (photo 8).  Chapeautant l'aqueduc de la Vanne (14ème) l'oeuvre de Claude Lévêque  Tchaikovsky, en inox froissé miroitant, scintille des mille reflets de la lumière le jour et des phares des véhicules la nuit. Son positionnement, à l'exact aplomb du bâtiment inférieur, peut donner l'illusion d'un simple prolongement architectural mais, il faut le reconnaitre, elle  intrigue et anime le carrefour (photo 9).

La liste des ouvrages implantés à Paris est longue. Pour terminer mon exploration, je m'arrêterai sur 2 réalisations, l'une utilitaire, la fontaine de Pascale Marthine Tayou (Cameroun 66) à la porte de Montreuil -  digne successeurIMG_8099.JPG 390px-Sculpture_au_Jardin_du_Luxembourg_-_Hommage_aux_esclaves.jpgde Richard Wallace pour palier la soif et participer à l'hygiène -   elle s'inspire de l'art de vivre africain.( photo11).L'autre est commémorative: ses 3 anneaux de bronze symbolisent la traite négrière. "Le cri" de Fabrice Hyber au jardin du Luxembourg (photo 12). .

IMG_8112 (1).JPGEnfin, clin d'oeil au passé: le portrait de Brassens en mosaïque à la station de métro Porte des Lilas ( photo13). Clin d'oeil à un avenir possible, hélas, le bouquet de tulipes de Jeff Koons à deux pas des Champs Elysées .

A chacun de faire preuve  de curiosité, le résultat est parfois enthousiasmant , parfois décevant mais on ne peut s'empêcher de penser: qui choisit, qui paye ? Encore un sujet à traiter, économique cette fois !

 

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