Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Art et nature: tous au vert (par Sylvie)

    Cliquez sur les images pour les agrandir.

    Le Covid 19 aura eu au moins un avantage en ce printemps 2020. Il a permis à Paris, et sans doute à d'autres villes, de reverdir, comme si la nature avait enfin, subrepticement, la possibilité de reprendre ses droits, d'emboîter le pas des écologistes et de se faire, à nouveau, sujet pour les artistes et les constructeurs. Petit tour d'horizon.. 

    Une nature libérée: - Des herbes folles recouvrent les fameuses grilles aux pieds des arbres (photo 1); une touffe fait craquer le macadam sous sa poussée printanière et s'installe, incongrue comme salade dans l'assiette (2); des rejets feuillus sortent librement d'un tronc (3), l'ancienne ligne de chemin de fer devient tapis vert plein de douceur (4) et la mousse a recouvert depuis quelques années déjà la fontaine de Salon-de-Provence. Tiens, on dirait du Courbet ! (5)

    Bd Jourdan164055.jpg20200422_154910.jpg

     

    20200428_170657.jpg20200405_165035(1).jpg20200428_145533.jpg
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    Une nature domestiquée: là des nids pour les insectes ou des caissons graphiques pour des tomates à venir (6)..20200426_120222.jpg
    Une nature programmée pour lutter contre les désordres climatiques ; les architectes s'en emparent et donnent au végétal une place centrale : voyez le projet de végétalisation de la place de la Nation à Paris (7)20200427_175931.jpg, la tour Occitane à Toulouse (8)20200501_124445.jpg ou la forêt verticale de l'immeuble de Stefano Boeri à Milan 20200501_125039.jpg(9).
    Les artistes sont ils concernés ? La plupart ont intégré l'hypothèse Gaïa selon laquelle les plantes se produisent elles mêmes et produisent la vie. L'arbre est devenu symbole de la vitalité du monde. Ainsi la biologie et l'art s'unissent pour faire naître des oeuvres hybrides qui donnent à réfléchir.
    Les artistes se sentent-ils concernés? La plupart ont intégré l'hypothèse Gaïa selon laquelle les plantes se produisent elles-mêmes et produisent la vie. L'arbre est devenu symbole de la vitalité du monde. Biologie et art s'unissent pour faire naitre des oeuvres hybrides qui interogent.
    0bab5871-9f79-d430-970d2452283e6296.jpgFabrice Hyber (né en 61) a fait sien le concept d'intelligence des plantes et de leur développement cellulaire. Ses oeuvres sont proliférantes comme des rhisomes qui établissent des liens et des échanges menant à d'autres articulations. Les racines de Pétrole sont emprisonnées dans des pots qui leur permettent de flotter tout en étant coupées du liquide qui les porte. Ce pétrole lourd, sombre, dangereux est donc aussi bénéfique. Voilà l'image même du combat que doit mener la nature, entre mutations, proliférations et hybridations, pour se défendre (10).
    20200501_165655.jpgToute aPh. Ramette. Prom.irration..jpgutre est l'oeuvre de Christian Boltanski (né en 44 ), Animitas (11), du nom de monuments que l'on trouve le long des routes chiliennes en souvenir des accidentés. De fines tiges supportent des clochettes qui sonnent au vent et convoquent avec poésie l'âme des morts. La mémoire et l'obsession à conjurer l'oubli, thèmes essentiels de l'artiste, trouvent leur expression dans ce champ de fleurs légères comme les aigrettes de pissenlit : "je sème à tout vent..".
    C'est peut-être parce que notre société a perdu ses repères que Philippe Ramette (né en 61) s'est mis en scène en photo dans cette Promenade irrationnelle, situation improbable où il défie les lois de l'équilibre et nous plonge, avec le plus grand sérieux, dans les troubles de la perception. Son côté pince-sans-rire égale l'humour d'un Buster Keaton tout en évoquant notre inanité face à la puissance de la nature (12).
    Ils ont un regard de botanistes qui surprend à l'heure de l'IA les peintres Philippe Cognée (né en 57) et Patrick Neu(né en 63 ). Cognée a pourtant derrière lui un travail sur le 20200501_190708.jpgbati, les carcasses animales, les portraits et les foules. Alors pourquoi ces gros plans en grand format d' Amaryllis en plein drame de la fanaison, toujours peints à la cire ? Parce que les hommes et leurs oeuvres se dégradent avec le temps. Et pourquoi les coeurs d'iris à l'aquarelle de Patrick Neu? (13) Parce qu'au plus profond d'elles-mêmes et de leur beauté sensuelle, insolente et fragile, ces fleurs renvoient à la métaphore de l' humain .
    20200428_154251.jpgEva Jospin (née en 75) n'oeuvre pas au pinceau. Elle taille dans le carton et vise la forêt. Une forêt où l'on se perdrait aisément tant elle est dense, ensorcelante, dans laquelle s'entrecoit la putréfaction des plantes, leur décomposition. Elle fait un peu peur, de cette peur que nous avions, enfants, en lisant des contes. Les épaisseurs planes et ternes du médium carton, né du bois, mènent le regard dans des profondeurs mystérieuses, étouffantes que l'homme ne pourra peut-être pas dominer (14).
    Rapprocher Nils Udo et Henrique Oliveira est sans doute téméraire. Tout est différent dans leur travail. Pourtant l'un est l'autre créent une ode à la nature en la transformant.20200501_173440.jpg Tous deux lui empruntent ses matériaux pour les arranger de façon inédite. Nils Udo ( né en 37) recréé une nature dans le nature et la photographie pour palier à sa fugacité. Ces installations précaires d'une extrême délicatesse révèlent la poésie et la dimension presque divine de cet environnement. Les oeufs de marbre blanc de La couvée mettent en évidence son pouvoir réconfortant et nourricier. On aurait tort de l'oublier(15)
    Henrique de Oliveira est brésilien (né en 73).Sa gigantesque sculpture installée au Palais de Tokyo en 2013 a frappé tous les esprits. La forme organique de ce Baitogogo couvert d'écailles de bois, semblable à l'enroulement de quelque serpent, évoque à la fois le gigantisme du Brésil, l'exubérance de sa nature, de sa surpopulation et tout ce que l'imagination prête à une certaine faune (16)20200501_125559.jpg.
    Que peu20200501_192204.jpgt bien dire le bouquet de tulipes de Jeff Koons (né en 55) qui s'est imposé dans un jardin parisien ? La réponse viendra peut-être des générations futures. En attendant on se plait à guetter les nouvelles investigations du plasticien argentin Tomàs Saraceno (né en 73) qui nous a surpris et enchantés au Palais de Tokyo par ses recherches sur la vie et les oeuvres des araignées. Le déploiement de leurs fils de soie est une invite à diversifier notre dialogue avec la planète qui compte tant d'autres formes de vie - exemplaires - que la nôtre. La nature n'est pas seulement vegétale..(17).
     
     
     
     
     
     
    What do you want to do ?
    New mail