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Hommage à Frédéric Benrath (par Régine)

e38bb2a414f03650cbb2bc4ce2da9288.jpg366e96be9e572519a8da65875ddff6f2.jpgLe peintre Frédéric BENRATH, renversé par une moto début février, est mort à l'hôpital après deux mois de souffrances physiques et morales. A l'occasion de la donation d'une de ses oeuvres, le Musée de Lyon a tenu à le célébrer par une exposition qui se tient jusqu'au 28 janvier dans la salle 200 du Musée et par une soirée hommage qui a eu lieu le samedi 27 octobre.

Près de 200 personnes, venues de toute la France, avaient voulu être présentes ce soir là en gage de leur admiration pour son oeuvre et de l'attachement à sa personne. L'exposition n'est pas très grande - une douzaine de tableaux choisis avec perspicacité, et quelques aquarelles - mais elle est magnifique. Elle s'ouvre par une toile de 1963 intitulée "Hommage à Gaspard David Friedrich", rappelant dès l'entrée l'attachement de Benrath au romantisme allemand. Elle se poursuit par des oeuvres récentes, échos au superbe triptyque "Le noir de l'étoile" qui a fait l'objet d'une donation au musée. Aux bleux profonds de ce triptyque, d'où sourd une lumière inattendue que l'on retrouve dans la série des "Bougés" ou dans le diptyque "Entre deux détonations d'abîme", répondent des toiles où se dissolvent les jaunes, les roses et les verts". "Il y a un au-delà de la couleur, disait-il, qui rend unique son intensité, sa vibration, sa charge émotionnelle et sa terrible solitude."

Dans une vitrine sont présentées pour la première fois un choix de ce qu'il appelait "Mes cartes postales détournées". Dans la reproduction d'un tableau ancien, souvent à un endroit imprévu, il introduisait une partie d'une de ses propres oeuvres. Elles montrent avec humour, le lien qu'il entretenait avec la peinture classique.

Des aquarelles illustrent la vivacité de son geste et la richesse de sa palette. 

La préoccupation essentielle de ce travail sur la couleur et la lumière qui sous-tend toute son oeuvre et lui donne cette formidable homogénéité, est non pas la recherche d'un équilibre entre l'ombre et la lumière mais celui de leur incessant affrontement. Il est temps de reconnaître que parmi les peintres abstraits de sa génération, cet artiste occupe une place extrêmement originale.

La soirée d'hommage s'est poursuivie dans l'auditorium du Musée par la projection d'un film sur l'artiste, un concert donné par trois musiciens de l'Ensemble intercontemporain dont il était un familier, et par la lecture de textes de poètes qui l'avaient bien connu (Michel Butor, Bernard Noël, Sylvie Fabre G.).

Ce fut une soirée exceptionnelle consacrée à un homme qui ne l'était pas moins.

 Musée des Beaux Arts de Lyon, 20 place des Terreaux. Tel 04 72 10 17 40. Ouvert tous les jours, sauf mardi et jours fériés de 10 h à 18 h. Vendredi de 10 h 30 à 18 h

 

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